En quelques mots...

Héritage

La musique est ma première langue maternelle. Je grandis dans un milieu familial favorisant l’Art et mes parents m’offrent un premier violon à l’âge de trois ans. Cinq ans plus tard, en entendant le premier mouvement de la sonate en mi mineur de Brahms pour violoncelle, je tombe sous le charme de cet instrument. Dès lors, il devient mon fidèle compagnon de route et je remercie chaleureusement mes professeurs de violoncelle : Patrick Gabard et Jean-Marie Gamard. Sans oublier les musiciens qui ont aussi contribué à ma croissance artistique : Janos Starker, Alexandre Kniazev, Ralph Kirshbaum, Laurence Lesser et Walter Levin.


A 19 ans, mes 1ers prix de violoncelle et de musique de chambre du Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris en poche, je rencontre mes deux futurs grands maîtres : Lluis Claret et Bernard Greenhouse, élève de Pablo Casals et fondateur du Beaux Arts Trio dont le jeu pourrait se résumer en trois mots : noblesse, dignité et authenticité. Un soir, après un concert, « Bernie », mettant sa main sur son cœur, me confie « The secret is here, Léa ». Tout est dit…

Europe

Trois années au sein de l’Orchestre des Jeunes de l’Union Européenne me conduisent dans des salles mythiques : Philharmonie de Berlin, Tchaïkovsky Concert Hall de Moscou, Usher Hall d’Edimbourg, Concertgebouw d’Amsterdam, sous la direction de Bernard Haitink avec un souvenir vibrant d’une 4ème symphonie de Chostakovitch faisant trembler la verrière du Rudolfminum de Prague, Vladimir Ashkenazy dans une symphonie Alpestre de Strauss magistrale au Musikverein de Vienne, Sir Colin Davis dans le final de la 2ème symphonie de Sibelius au Royal Albert Hall de Londres, portant aux larmes un public averti, et Ivan Fischer dans de mémorables Danses roumaines de Bartók au Forum Economique mondial de Davos. Plus tard, je travaille avec d’autres formations européennes comme le BBC Symphonic Orchestra et, pendant trois ans, je suis violoncelle solo de l’European Sinfonietta Chamber Orchestra. Cette expérience orchestrale m’ouvre des portes à l’international.

Etincelle de vie

Aux Etats-Unis, Janos Starker, « celui dont la flamme intérieure gèle l’air autour de lui », comme il se définissait lui-même, me fera découvrir la pureté du son, l’économie de moyens, l’élégance dans la rigueur et un grand dépouillement. Un souvenir me fait sourire encore aujourd’hui. De passage à l’université d’Indiana, je souhaitais jouer pour le maître. « Well, we’ll see » grommela-t-il. Samedi, jour de master classes, devant un auditoire d’élèves et d’admirateurs, il me dit d’un ton rocailleux : « Jouez-moi une gamme de ré majeur liée par deux ». Un peu fébrile, je joue la gamme. « Hum, au conservatoire de Paris, on fait beaucoup de gammes ! » ponctue-t-il. Enchaînant avec un mouvement d’une Suite de J.S. Bach et la 1ère des 5 pièces populaires op.102 de Schumann, il s’exclame : « I like your temperament and your character ! You convinced me ». Le soir même, il m’invite chez lui pour un partage mémorable. La glace avait fondu…

Orient

Puis vient l’heure de transmettre. En 2007, je pose mes valises en Palestine et enseigne au Conservatoire National Edward Saïd à Ramallah, Bethléem et Jérusalem Est. Mon attrait pour l’Orient est ancien : concerts en Iran, périple jordano-égyptien en 2006 où je vais vivre une émotion musicale forte grâce à un bédouin du Sinaï : le son ancestral de son instrument vit encore en moi. J’ai pu l’approfondir en 2015 lors d’un troisième long séjour au Banff Center for the Arts au Canada, un de mes lieux de résidence de prédilection, auprès des maîtres Pandit Dhruba Gosh et Yogesh Samsi (Inde), Charbel Rouhana (Liban), Kiya Tabassian (Iran) et Didem Basar (Turquie). La transmission par oralité, de « cœur à cœur », m’a toujours parlé.

Aujourd'hui

De retour en France depuis maintenant dix ans, j’enseigne aux conservatoires des 6ème et 13ème arrondissements de Paris, poursuis une carrière de chambriste et monte sur les planches pour des projets artistiques variés. En ce qui concerne ma visée pédagogique, j’ai une approche adaptée à chaque élève. Mais le critère qui m’anime, quel que soit son don, est qu’il ait le désir d’apprendre. Certains ont déjà embrassé le métier avec succès, et d’autres continuent une pratique musicale régulière, avec le goût du Beau pour ma plus grande joie.

Et enfin...

« I find her talent to the quite superior with fine musicality and great strength »
Bernard Greenhouse

« She is a terrific cellist, with an awesome technique always serving a tremendous curiosity on musical ideas »
Lluis Claret